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Message  Rafael Vilchez Ven 23 Mai - 18:59

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Le Paraguay sort du tunnel
Par MAURICE LEMOINE | PARAGUAY - 23-04-2008

Marqué par la théologie de la libération, surnommé « l’évêque des pauvres » par ses partisans, suspendu par le Vatican, l’ex-évêque Fernando Lugo a été élu à la présidence du Paraguay avec 40,82 % des voix, lors d’un scrutin marqué par une participation supérieure à 60 %. Il devance de 10 % la candidate du Parti colorado, Mme Blanca Obelar, et de 18 % l’ancien général putschiste Lino Oviedo, candidat de l’Union nationale des citoyens éthiques (Unace).
S’il s’agit d’une nouvelle victoire de la gauche sur le continent américain, l’événement, s’agissant de ce petit pays de 6,7 millions d’habitants, va bien au-delà. Il met fin à une hégémonie de plus de soixante ans du Parti colorado — dont trente cinq ans de dictature du général Alfredo Stroessner (1954-1989) — et marque une rupture avec un système mafieux, gangrené par le clientélisme et la corruption. Ce long passé de régime autoritaire, de fraudes et de tentatives de coups d’Etat avait motivé la présence de centaines d’observateurs internationaux à Asunción, le jour du scrutin.
Ne disposant d’aucun parti, M. Lugo a d’abord réussi la performance de mobiliser autour de sa candidature les multiples mouvements sociaux (femmes, indigènes, paysans avec ou sans terre, sans toit, etc.). Fort de ce premier succès, il a pu ensuite former une large alliance — l’Alliance patriotique pour le changement (APC) — allant de petits partis de gauche au centre droit dans laquelle le parti libéral occupe le plus de poids.
A l’exception de la Colombie (et de l’ensemble constitué par le Guyana, le Surinam et la Guyane française), l’Amérique du sud est désormais gouvernée par la gauche et le centre gauche (bien que le Pérou de M. Alán García applique des politiques de droite). Il n’est guère pertinent de spéculer sur le fait de savoir si M. Lugo va s’« aligner » sur le modèle « radical » (Venezuela, Bolivie, etc.) ou « modéré » (Chili, Brésil, etc.). L’expérience montre que, au-delà de leurs convergences, chaque pays de la région, en fonction du contexte national, invente son propre modèle, sans suivre aucune recette venant d’où que ce soit.
Sur le plan intérieur, très classiquement, le rétablissement d’un minimum de justice sociale devrait constituer la priorité du nouveau président. Dans cette société caricaturalement inégalitaire, la majorité de la population vit dans la misère. Expulsant les paysans, les producteurs de soja ont fait main basse sur le tiers des terres cultivables du pays (quatre à cinq multinationales en contrôlant l’exportation).
En termes de relations internationales, la nouvelle donne concerne en tout premier lieu les Etats-Unis, qui avaient trouvé, dans le Parti colorado, un fidèle allié. Washington lorgne depuis longtemps sur l’Aquifère guarani, qui pourrait être la plus grande nappe d’eau existant sous terre, selon les dernières estimations (une surface équivalente à celle de l’Espagne, de la France et du Portugal réunis). De même, l’installation d’une base militaire US au Paraguay semble écartée. Laissant planer l’hypothèse, malgré les dénégations du gouvernement paraguayen, des troupes américaines ont entrepris, depuis 2005, l’agrandissement de la piste d’atterrissage de l’aérodrome de Mariscal Estigarribia — à quelques minutes de vol de la frontière de la Bolivie… — pour permettre l’atterrissage de bombardiers B-52 ou d’avions géants Galaxy de transport de troupes et de matériel de guerre.
Sous-puissance régionale à vocation hégémonique (moins brutale, il est vrai), le Brésil est également concerné. Les relations s’étaient tendues avec la Bolivie d’Evo Morales lorsque ce dernier, arrivé au pouvoir, avait « nationalisé les hydrocarbures », affectant la multinationale brésilienne Petrobras et revoyant à la hausse (largement justifiée) le prix des exportations de gaz au pays voisin. M. Lugo a annoncé qu’il entendait rediscuter le prix payé par le Brésil pour l’énergie électrique générée par l’immense barrage d’Itaipú — 48% de la consommation brésilienne —, situé sur la frontière du Paraguay. Brasilia a d’ores et déjà annoncé qu’il n’accepterait pas de renégocier le traité qui régule la distribution de cette énergie.


Rafael Vilchez

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Date d'inscription : 19/03/2008

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